Comment renforcer le sentiment de sécurité?
En ces temps incertains, où tout bouge, parfois tout s’écroule autour de nous. Nos certitudes, nos convictions, nos valeurs sont mises à mal, nos repères…et même nos besoins primaires! La sécurité matérielle et affective est l’un des besoins viscérale et profond qui est lui aussi touché. Comment le retrouver? Comment se reconnecter à soi et se relier à la sérénité? Comment ne pas sombrer et se laisser emporter par ce flow, ce cercle non vertueux, cette vague de chaos?
Comprendre nos racines
Que faisions nous avant?
Dans des temps plus reculés de notre humanité, nous étions confrontés à des dangers plus concrets: les prédateurs, se nourrir, se protéger des intempéries… Les occupations du quotidien étaient directement en lien avec ces besoins. Développer des techniques et des solutions pour se sentir en sécurité et nourrir les besoins primaires étaient l’affaire de tous et toutes, et allier ses forces et ses compétences au sein de la communauté était nécessaire pour assurer la pérennité de l’espèce.
Aujourd’hui, dans notre monde industrialisé, il n’est plus question des mêmes enjeux. Vivre dans son coin, isolé, et ne plus faire des choses qui répondent directement à nos besoins primaires, n’est plus vital.
- Trouver et cultiver sa nourriture: un tour au supermarché pour acheter une nourriture prête à consommer.
- S’abriter et construire son foyer: acheter ou louer une maison, ou faire appel à des professionnels du bâtiment.
- Se vêtir pour protéger son corps: acheter des vêtements façonnés à l’autre bout du monde.
Et pourtant, il semblerait que notre cerveau est gardé en mémoire la trace du sentiment de plénitude et de sécurité que procuraient, jadis, ces activités. Hors, les activités d’aujourd’hui, et notre isolement dans nos modes de vie, n’y répondent plus. Ne plus être en lien avec la terre nourricière, ne plus chercher et connaître les plantes qui nourrissent et guérissent, ne plus fabriquer et réparer soit même ses outils, ne plus confectionner ses vêtements… Et ne pas être en lien, non plus, avec les personnes qui font tout ça à notre place.
Tout ceci participe grandement à fragiliser notre besoin de sécurité intérieure.
Notre cerveau reptilien ayant engrammé les gestes, les activités, les réponses directement en lien avec ce besoin, n’ayant plus de quoi s’y relier, nous envoie le signale que nous n’y répondons pas ou peu. Et cela crée une alerte persistante.
Que faisons nous aujourd’hui?
Nous nous SUR spécialisons: nos métiers sont pointus et nos activités sont des tâches très spécialisées, déconnectées des besoins primaires. Connectées pour beaucoup au virtuel. Même l’agriculteur qui cultive son champs est connecté à son ordinateur à bord de son tracteur…
Nous déléguons, nous profitons d’un système qui nous abstient de faire nous-même et surtout qui met nos sens en off, ce qui n’est parfois pas « bon » pour nous. Notre vigilance et la perception des dangers est aussi brouillée. Savons nous comment et avec quoi:
- est fabriqué notre nourriture?
- est fabriqué notre maison?
- sont fabriqués nos vêtements?
- sont fabriqués les jouets et les couches de nos bébés?
- la liste est longue…
Est-ce que tout ce que nous consommons est safe ou non? Nous n’en savons rien…
En échange d’activités de conseils, de savoirs pointus, de gestes techniques ultra spécialisés, nous recevons de l’argent, qui nous permet d’acheter à peu près tout ce dont nous avons besoin pour assurer notre survie, sauf de nous donner le temps et la vigilance de choisir avec conscience et de se relier aux savoirs-faire ancestraux.
Comment se reconnecter avec le besoin de sécurité?
Une activité liée directement à notre besoin de sécurité:
J’avais dans mes affaires un métier à tisser que l’on m’avait donné depuis quelques années. Il m’a suivit longtemps dans mes déménagements, sans que j’ose ou que je ne prenne le temps d’y toucher…
Ces derniers temps, emportée par le flow des injonctions à mettre en place une activité de services en ligne, à trouver un travail, à chercher de l’argent, je me suis perdue. J’ai fais grandir un peu plus mon sentiment d’insécurité. Je me sentais en stress, mais je n’arrivais pas trop à savoir pourquoi.
Dernièrement, j’ai sorti ce métier à tisser du placard et je me suis lancée. Entremêler ces fils ensemble et voir ce rectangle de fils s’assembler m’a nourrit de l’intérieur. Un sentiment profond et ancré dans ma mémoire que je peux être capable de fabriquer moi-même de quoi me vêtir. Bon, ce petit rectangle tissé sera certes, insuffisant pour recouvrir mon corps! Mais, ce qui a été révélateur, c’est le geste, et l’intention. Comme si un circuit neuronal engrammé de longue date, c’était recâblé.
Ni voyez pas une injonction à vous mettre une activité en plus dans votre emploi du temps!…
Cependant, avoir conscience de notre passé et de notre présent. Considérer les deux et voir quelles activités peuvent nous rapprocher le plus de la satisfaction de nos besoins, est une belle prise de conscience et de démarche que je vous invite à explorer.
Toutefois, si le tissage vous appel: le métier à tisser que j’ai, est basique et fait pour les enfants. Rien de trop technique et vous pouvez peut-être en dénicher un dans un vide grenier ou une brocante.
Sinon, les activités de ce type sont nombreuses: couture, cuisine, jardinage, cueillette sauvage (avec un guide!)…
Bref, choisissez une activité qui répond directement à un besoin primaire, et dites moi ce que cette activité vous a procuré!