L’acquisition de la propreté?
Comment voir les choses autrement: des réelles compétences de l’enfant!
Dans un soucis de respecter et considérer l’enfant dans une progression et venant au monde avec déjà (!! ) des compétences et un potentiel d’acquisition, j’ai découvert avec la pratique de l’HNI (l’hygiène naturelle infantile) que le bébé naissait avec une compétence de plus, mais très méconnue. Et plutôt qu’un apprentissage à partir de rien, (croit-on!!), ce serait plus juste de dire qu’il va d’un réflexe d’éjection de ses selles et urines vers une conscience volontaire du relâchement de ses sphincters.
La continence est selon le Larousse, l’état d’un sphincter qui fonctionne normalement. Du latin: Continentia = contenue. Verbe: contenir. Hors le bébé, n’est ni incontinent, ni sale (à l’opposé de propre.)
La vessie est un contenant, qui est doté de capteurs qui sont reliés au cerveaux et qui quand elle atteint un certain taux de remplissage, envois un signalement au cerveau pour indiquer qu’il faut la vider.
Les bébés quand ils naissent, ne savent pas encore relâcher volontairement à des endroits précis et choisis leurs sphincters. Quand leur vessie est pleine, leurs sphincters se relâchent de manière réflexe, ils relâchent « n’importe où » leur urine et selles.
N’importe où vraiment?
Et le rapport à la propreté? Les selles et urines étant qualifiés de sales: le raccourci est vite fait. Oui les selles et urines si elles restent à proximité des zones de vie, d’alimentation,… deviennent un soucis pour l’être humain et peuvent amener des maladies. Mais à la base, les urines et selles ne sont ni sales, ni dangereuses. C’est ainsi qu’on les a qualifié. Elles sont juste les déchets de notre corps.
J’ai observé, que le fait de nommer nos déchets corporels de sales, pose un soucis de rapport de bienveillance à notre corps. Un sentiment de dégoût et rejet qui peut en effet participer à nous protéger des potentielles maladies, en les éloignant, mais aussi développer un côté excessif, voir pathologique…de rejet.
D’ailleurs, quand on observe les jeunes enfants, quand ils ont accès et découvrent leurs déjections, ils sont plutôt… curieux. Le sentiment de rejet étant plutôt amené par l’adulte …
Donc à nous de prendre conscience de notre rapport à nos propres déchets, de par notre histoire, vécu, et ce que nous ont transmis nos parents. Et voir ce que nous souhaitons transmettre maintenant à nos enfants.
Revenons au: n’importe où!
En fait, le bébé dépose ses selles et urine là où l’adulte lui propose. Rappelons que le bébé est dépendant dans les premiers mois de vie et qu’il va apprendre vite, grâce à son incroyable plasticité cérébrale (petit rappel ICI ) et donc ce à quoi il est mis en relation LE PLUS SOUVENT, (et non pas le plus pertinent) avec son environnement. Donc si on lui met des couches, il dépose ses déchets dans ses couches.
N’y a t il pas un non sens? Avec ce rapport de la propreté et ce besoin qu’a l’Etre Humain de se sentir loin de ses déchets pour se sentir en sécurité et en santé???
Ce n’est pas à mon sens, un chemin vers l’acquisition de déposer ses selles et urine au « bon endroit » que d’ouvrir une couche et de s’exclamer devant l’enfant: « Pouhaaaaa, ça puuuuuu, c’est sâaaaaale. On va changer tout ça! »
M’enfin, pourquoi du coup mettre un contenant, bien étanche et collé au bébé, si c’est pour dire que c’est dégoûtant…
Bon bref…
Attention, je ne suis pas CONTRE les couches du tout!! J’en ai moi même utilisé pour mes enfants.
C’est juste que trouver cela sale, envoie un double message au bébé. Et ce n’est pas dans le sens que l’on souhaite, vers cet apprentissage du relâchement volontaire de ses sphincters et l’autonomie.
Une donnée très importante que j’ai découverte avec la pratique de l’HNI, (l’hygiène naturelle infantile, j’en parle ICI) c’est que même si le bébé ne sait pas encore bien où lâcher ses selles et urine, il ne s’en fiche pas pour autant. Au contraire, il communique à ses parents dès la naissances qu’il a besoin d’éliminer. Et j’ai observé que « se retenir »* de plus en plus longtemps vient assez rapidement quand on propose à l’enfant d’éliminer sur un pot ou en tous cas loin de lui et qu’on s’intéresse à son besoin.
Alors, que l’on s’en occupe dès la naissance ou quelques années plus tard, avec toutes les difficultés parfois à reconnecter l’enfant à ce besoin et le rendre autonome, faisons notre choix en conscience des réelles compétences et acquisitions qui lui reste à faire.
Et non pas la croyance que l’enfant naît vide de compétence et de savoir.
*Il ne s’agit pas de rétention. La rétention n’est pas la continence. Le bébé est continent dès la naissance. Il ne peut être incontinent, puisque la perte de la continence signifierait une continence auparavant.